Musée des beaux-arts de Montréal
Musee Beaux Arts Montréal.JPG

Fondée en 1860 par Mgr Francis Fulford, l'Art Association of Montreal avait pour but d’« encourager le goût des beaux-arts parmi la population de la ville ».

Faute de local permanent pour les conserver, l'Art Association ne pouvait acquérir les œuvres qu'elle exposait ou que lui proposaient les collectionneurs. Pendant près de vingt ans, elle demeura une organisation itinérante tenant ses expositions dans différents salles montréalaises.

En 1877, l'Art Association reçu un legs exceptionnel de l'homme d'affaires montréalais Benaiah Gibb. Il fit don de l'essentiel de sa collection d'art soit 72 tableaux et 4 bronzes. De plus, il donnait à l'institution montréalaise un terrain à l'angle nord-est du Carré Philips (Montréal) ainsi qu'une somme de 8 000 $CAD à condition que l'on construise un nouveau musée d'ici trois ans. Le 26 mai 1879, le gouverneur général du Canada, Sir John Douglas Sutherland Campbell, inaugurait l'Art Gallery de l'Art Association de Montréal, premier édifice de l'histoire du Canada à être réalisé spécifiquement pour recevoir une collection d'art

 L'Art Gallery du Carré Philips comprenait une salle d’exposition, une autre plus petite réservée aux œuvres graphiques ainsi qu'un cabinet de lecture et un embryon d’école d’art. Le musée sera agrandi en 1893. L’Art Association y expose annuellement des œuvres prêtées par ses membres ainsi qu’un Salon du Printemps consacré aux artistes canadiens vivants.

Trop à l'étroit, l'Art Association considère fortement l'idée d'un déménagement du 

Square Philips

 vers le 

Mille carré doré où l'on retrouvait alors la majorité de l'élite financière montréalaise. On eut l'idée d'acheter la maison Holton (qui était abandonnée) pour y construire le nouveau musée. On convainquit le sénateur Robert Mackay de vendre cette maison située sur la rue Sherbrooke à un bon prix. On forma un comité responsable de la construction où l'on retrouve les leaders montréalais de l'époque : James RossRichard B. AngusVincent MeredithLouis-Joseph Forget et David Morrice (le père du peintre James Wilson Morrice). La plupart des membres de ce comité offrirent une somme considérable pour la construction du Musée.

Après avoir réalisé un concours restreint pour trouver la firme d'architecte où trois bureaux d'architectes furent invités à présenter leur candidature, le Comité du Musée choisit le projet des frères Edward Maxwell et William Sutherland Maxwell. Formés dans la tradition diteBeaux-Arts, ils proposèrent un bâtiment fidèle au goût français de l'époque, sobre et majestueux. Les travaux débutèrent à l'été 1910 pour se terminer à l'automne 1912.

Le 9 décembre 1912, le gouverneur général du Canada, le prince Arthur du Royaume-Uni, duc de Connaught et Strathearn, inaugure le nouveau musée de l’Art Association of Montreal sur la rue Sherbrooke ouest devant 3 000 personnes présentes pour l'occasion.

Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), fondé en 1860, est un 
musée de réputation internationale basé à Montréal et dédié à la promotion de l'art canadien et international. Sa collection encyclopédique comporte de plus de 33 000 objets. La collection des arts décoratifs est l'une des plus remarquables d'Amérique du Nord. Le Musée est constitué de quatre bâtiments (les pavillons Jean-Noël Desmarais, Michal et Renata Hornstein et Liliane et David M. Stewart, ainsi que le pavillon-église Erskine and American), situés de part et d'autre de la rue Sherbrooke Ouest, au cœur du centre-ville de 


Montréal. La bibliothèque du Musée dédiée à l'histoire de l'art est l'une des plus importantes du genre au Canada.

En 1949, l'Art Association de Montréal adopte le nom de Musée des beaux-arts de Montréal, plus représentatif de la nature de l'institution

La venue de Bernard Lamarre en 1982 au poste de Président du Conseil d'administration du Musée allait relancer l'institution après plusieurs années difficiles. Il initia au milieu des années 1980 l'idée d'un agrandissement majeur du Musée.

En 1991, le deuxième bâtiment, conçu par Moshe Safdie, voit le jour du côté sud de la rue, grâce aux contributions des gouvernements et du milieu des affaires, dont la 

famille Desmarais. Le concept de l'architecte Moshe Safdie intègre à son projet architectural les façades du New Sherbrooke, un immeuble d'appartements-hôtels qui occupe le site depuis 1905.

En 1892, 

John W. Tempest

 lègue une soixantaine d'huiles et d'aquarelles ainsi qu'un fonds de fidéicommis destinés à l'achat d'œuvres d'art. Ce sera, jusqu'aux années 1950, la principale source de revenus pour l'acquisition de tableaux européens.


Bien que les partages de successions montréalaises de la fin du xixe et du début du xxe siècle aient souvent entraîné le morcellement et la dispersion de grandes collections, certains héritiers ont tenu à faire des dons importants au Musée. On peut penser aux familles Drummond, Angus, Van Horne, Hosmer, etc. D'ailleurs en 1927, une collection de plus de 300 objets dont 150 tableaux est offerte par les héritiers de Lord Strathcona.

En 1917, l'Art Association of Montreal crée un département consacré aux arts décoratifs. Le département est confié à Frederick Cleveland Morgan, qui assumera la tâche de conservateur de la collection à titre bénévole de 1917 jusqu’à sa mort en 1962. Frederick C. Morgan fera entrer au Musée pendant toutes ces années plus de sept mille pièces sous forme d’acquisitions, de legs ou de dons.

Avec le legs de Horsley et Annie Townsend, le Musée dispose depuis 1955 d’un fonds d’acquisition substantiel qu’il peut utiliser pour l’achat d’œuvres canadiennes ou étrangères. Plusieurs dons et legs sont faits par les héritiers ou les descendants des grands collectionneurs qui avaient fondé l’Art Association. D’autres proviennent des nouveaux magnats de l’industrie, tel Joseph-Arthur Simard qui offre au Musée, en 1959, une remarquable collection de 3 000 boîtes d’encens japonaises ayant appartenu à l’homme d’État français Georges Clemenceau.

Le centenaire de la fondation de l’Art Association, en 1960, est souligné par la publication d’un catalogue d’œuvres choisies de la collection et d’un guide du Musée.

Au chapitre de l’histoire de la collection du Musée, il faut rappeler en 1972 le vol spectaculaire d’une cinquantaine d’œuvres (dont 18 tableaux), entre autres de Rubens, Rembrandt, Corot, Delacroix… qui ne furent jamais retrouvées.

Il faut souligner la contribution exceptionnelle de Renata et Michal Hornstein au Musée à partir des années 1970 et qui ne se dément pas depuis. Mentionnons les dons au Musée d'œuvres de plusieurs maîtres anciens ainsi qu'une des plus importantes collections des dessins du Suisse Ferdinand Hodler (1853-1918).

Tous ces dons qui ont sans cesse élargi l'éventail des collections du Musée allaient culminer en 2000, avec l'entrée au Musée de la collection de design moderne rassemblée par Liliane M. Stewart etDavid M. Stewart , longtemps identifiés au Musée des arts décoratifs de Montréal et exposé au Musée de 1997 à 2000Liliane M. Stewart cédait au Musée cette collection de plus de 5 000 objets(et estimée à 15 millions de dollars), ce qui est encore à ce jour un des dons les plus importants consentis à un musée au pays. Grâce à ce don, le MBAM figure désormais parmi les grands musées d'art décoratif contemporain au Canada et aux États-Unis.

En 2006, Madeleine Pellan offrait la totalité de l'œuvre gravée de son mari, Alfred Pellan en épreuves d'artistes au MBAM. L'année suivante (en 2007), le Musée Marc-Aurèle Fortin cédait l'ensemble de sa collection sur le peintre québécois au Musée des beaux-arts de Montréal. Ce legs majeur (une centaine d'œuvres) permet la préservation de cette collection exceptionnelle au sein d'une institution québécoise.

Toujours en 2007, Liliane M. Stewart fit un autre don d'importance, cette fois-ci d'un riche ensemble d'objets de design industriel américain composé de plus de 900 pièces. Cette collection a été acquise grâce à la donation du collectionneur américain Eric Bill au Programme Liliane et David M. Stewart pour le design moderne.

À l'automne 2008, Ben Weider cède sa collection d'œuvres et effets personnels liés à l'Empereur Napoléon au musée. La collection de Ben Weider maintenant au Musée des beaux-arts de Montréalcomprend notamment le fameux bicorne que portait Napoléon durant la campagne de Russie en 1812, ainsi que des sculptures, des peintures et des objets d'art.

Le don de Ben Weider a agi également comme élément déclencheur auprès d'autres collectionneurs qui ont accepté d'offrir leurs œuvres au Musée en dons ou en prêt sur le même thème, notamment : l'honorable Serge JoyalPower Corporation du Canada, Roger Prigent de New York, Élaine Bédard du Canada, Alexandre de Bothuri Báthory de France, ou Eduardo Garzón-Sobrado du Mexique.

Le Musée possède maintenant l’une des plus importantes 

collections d’objets napoléoniens au monde.

Le 14 février 2007, la direction du Musée des beaux-arts de Montréal dévoila son projet pour convertir l’

Église Erskine and American

, située 

rue Sherbrooke Ouest, en pavillon d’art canadien et québécois.

L'achat de l’Église Erskine and American, datant de 1894 et classée lieu historique national, est confirmé en 2007. Son ensemble de vitraux Tiffany est considéré comme étant le plus important au monde.

Le coût total du projet est de 34,7 M$. Les gouvernements du Québec et du Canada versent 26 M$ (13 M$ chacun) alors que 8,7 M$ seront financée par le Musée. Les travaux ont été initiés en février 2009 et devraient être terminés en décembre 2010. Suivront les travaux d'aménagement et de montage des expositions pour une ouverture officielle en septembre 2011.

Le projet comprend la construction d'un immeuble de cinq étages à l'arrière de l'église transformée et d'une galerie souterraine – permettant de relier le nouveau pavillon aux autres pavillons (Hornstein, Stewart et Desmarais). Par ailleurs, la restauration de la nef de l'église Erskine and American permettra la réalisation d'une nouvelle une salle de concert de 450 places et donnera ainsi un nouveau volet musical au Musée. Des systèmes électromécaniques et électroacoustiques sophistiqués permettront de maintenir des conditions de conservation normalisées et d'assurer une acoustique haut de gamme. Finalement, l'intégration de nouvelles technologies et de nouveaux outils didactiques favoriseront la compréhension et l'appréciation de l'art québécois et canadien par le public.

 

Le nouvel établissement portera le nom de Pavillon Claire et Marc Bourgie, anciens propriétaires des salons funéraires du même nom et mécènes importants dans le projet.


 

 


 



 
 
 
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