Château Ramezay




Le Château Ramezay, devenu musée, est un édifice historique du Vieux-Montréal situé au 280 de la rue Notre-Dame Est.

Le Château Ramezay tire son nom du gouverneur de Montréal, Claude de Ramezay, qui l’avait fait construire comme résidence en 1705. Vendu à laCompagnie des Indes, laquelle détenait le monopole des exportations de fourrures, il fut reconstruit et agrandi en 1756, en partie sur ses fondations d’origine. De nouveau résidence de gouverneurs puis quartier général militaire et palais de justice, il devint musée en 1895 ce qui en fait le plus ancien musée privée d'histoire au Québec. Une tourelle, ajoutée en 1903, renforce l’appellation de château associée à sa très belle architecture, typique d’un hôtel particulier au temps de la ville fortifiée.

Le Château Ramezay est le premier édifice classé monument historique par le gouvernement du Québec en 1929. Il est aussi reconnu comme un lieu historique national du Canada en 1949.

 

Ses abords réaménagés en 2007 recréent un jardin d’agrément à la française comme il en existait au XVIIIe et XIXe siècle.

En plus de servir de logement au gouvernneur, le château et ses dépendances commencèrent à abriter des fonctionnaires gouvernementaux dès 1840. En 1844, le besoin de bureaux grandissant à cause de l'installation à Montréal du Parlement canadien, le gouverneur général en vint même à déménager dans la résidence Monklands, sur le flanc ouest du mont Royal.

 

 

 

 

 

Le Ville acquit l'édifice en 1895. Depuis, de nombreux changements furent apportés. L'aile du contrebas du château fut la première chose à disparaître. Puis, en 1903, d'autres démolitions eurent lieu: l'aile en brique de la rue Saint-Claude, la petite dépendance, (maison du premier concierge) et l'aile nord-ouest (ancien hangar). En 1905, l'électricité fut installée, ainsi que les conduites de gaz et les toilettes.

Depuis 1954, le château a subi plusieurs travaux de restauration à l'extérieur afin de lui redonner son apparence originelle.

La prestigieuse résidence familiale construite en 1705 pour le gouverneur de Montréal Claude de Ramezay abrite aujourd'hui un musée historique, le Musée du Château Ramezay, situé face à l'Hôtel de ville, au cœur du Vieux-Montréal. Ce bâtiment est l'un des seuls témoins du Régime français à subsister dans la métropole. Ouvert en 1895, le Musée du Château Ramezay est alors le premier musée consacré à l'histoire au Québec. Ce bâtiment est en outre le premier à avoir été classé monument historique par la Commission des monuments historiques de la province de Québec en 1929. Le parcours unique de cette résidence trois fois centenaire illustre de façon exemplaire l'évolution du rôle et de la place du patrimoine dans la société québécoise et canadienne. 

Tour à tour maison familiale du gouverneur de Montréal Claude de Ramezay, résidence secondaire des intendants de la Nouvelle-France, bureau des gouverneurs anglais du Bas-Canada, faculté de médecine de l'Université Laval à Montréal, puis musée d'histoire, le Musée du Château Ramezay accueille aujourd'hui 50 000 visiteurs par année en moyenne. Ce bâtiment est un symbole proéminent des origines françaises de la ville de Montréal, par l'ancienneté de sa construction remontant au Régime français, par son style architectural, par certains objets qu'on y expose et par le jardin à la française qu'on y a aménagé récemment. Il incarne également les influences britanniques qui ont marqué Montréal et le Québec, à travers les démarches de création du musée, par les origines d'une partie de ses collections et par les personnes qui y ont rassemblé un patrimoine d'une valeur exceptionnelle. Enfin, par sa programmation multiculturelle reflétant la réalité cosmopolite du Montréal contemporain, cette institution offre un véritable panorama de l'histoire du Québec.
Au cours du 19e siècle, l'intérêt pour l'histoire se développe rapidement en Europe et aux États-Unis. Le Canada ne fait pas exception à la règle, aussi voit-on émerger des sociétés savantes constituées de personnes à l'aise et éduquées - notamment à Montréal - qui se préoccupent d'histoire et de culture. Les membres de ces sociétés développent des intérêts et des passions diverses, ils se rencontrent régulièrement, échangent entre eux et avec des correspondants d'autres pays. À la faveur de leurs voyages, ils découvrent des courants de pensée et des exemples qui stimulent leur intérêt et leur engagement. En 1862, deux sociétés savantes de Montréal, l'une francophone, l'autre anglophone, s'unissent pour créer la Société de numismatique de Montréal. Peu après, celle-ci recrute de nouveaux membres et élargit ses champs d'intérêt pour devenir la Société de numismatique et d'archéologie de Montréal. 

À cette époque, la numismatique, science des monnaies et des médailles, joue un rôle important de commémoration et de marqueur historique fiable. En outre, plusieurs membres de cette nouvelle Société s'adonnent à des fouilles archéologiques en dilettante, dans le but de mettre à jour les traces du passé. Cette Société se donne comme mission d'inscrire dans la culture et la mémoire collective des événements, des lieux et des personnages marquants. Ses membres posent des plaques commémoratives, collectionnent les objets anciens et achètent des livres d'histoire, de science et de culture. En 1892, ils organisent une grande exposition pour souligner le 250e anniversaire de la ville de Montréal et participent à l'érection d'une statue de son fondateur, le Sieur Chomedey de Maisonneuve. Les membres de la Société ont pleinement conscience qu'il est primordial de sauvegarder les témoins « authentiques » qui subsistent encore de la période française de l'histoire de Montréal. C'est pourquoi ils se retrouvent bientôt au centre du combat qui vise à sauver le Château Ramezay de la destruction, ce bâtiment auréolé de prestige. 
En 1705, Claude de Ramezay, nommé gouverneur de Montréal l'année précédente, se fait construire une résidence qu'on peut certainement qualifier d'opulente, dans une colonie modeste comme l'est alors la Nouvelle-France. Elle est construite en pierres des champs, sur trois étages, incluant la cave voûtée et le grenier, et fait 60 pieds de long par 36 pieds de large (18 mètres par 11 mètres). Après le décès du gouverneur Ramezay, en 1724, sa veuve loue la maison au gouvernement qui l'utilise vraisemblablement comme résidence secondaire des intendants de la colonie , lorsqu'ils sont de passage à Montréal. En 1745, les enfants héritiers vendent la résidence à la Compagnie des Indes occidentales, alors responsable de tout le commerce colonial de l'empire français. La Compagnie y effectue des changements majeurs en 1756 - le contrat stipule qu'on y effectuera un « rétablissement et agrandissement » de la maison - qui accroissent les dimensions du bâtiment du tiers. C'est de cette deuxième phase de construction remontant au Régime français, à l'époque où le style des bâtiments urbains en pierre s'est stabilisé en Nouvelle-France, que date une bonne partie du Château Ramezay actuel, les plus vieilles parties remontant à 1705. Plusieurs autres modifications sont survenues par la suite, notamment l'ajout d'ailes secondaires aujourd'hui disparues et le passage d'un toit plus haut et plus pentu au toit actuel. L'autre modification toujours visible consiste en la construction d'une annexe à laquelle on a ajouté deux tourelles décoratives en 1902-1903, dans le style « château » très en vogue à cette époque, qui prolonge le corps principal du bâtiment, côté est.

Les résidents et les usages successifs du Château Ramezay contribuent pour beaucoup à la valeur historique du bâtiment. Outre le gouverneur de Montréal et les intendants de la Nouvelle-France, ainsi que les gouverneurs anglais du Bas-Canada, qui y logeaient ou y travaillaient à diverses périodes, citons tout particulièrement Benjamin Franklin. C'est en effet au Château Ramezay que cet intellectuel a convoqué des représentants canadiens-français pour tenter de les rallier à la cause de la Révolution américaine, en 1776, Montréal étant alors temporairement entre les mains des Américains. Le Château Ramezay et ses ailes secondaires ont aussi abrité successivement le Palais de justice de Montréal, la Cour des magistrats, le ministère de l'Instruction publique et les facultés de médecine et de droit de l'Université Laval à Montréal.

Dans les dernières années du 19e siècle, le gouvernement se désintéresse cependant de ce vieux bâtiment usé et dévisagé par les modifications et ajouts successifs, d'autant plus que le terrain sur lequel il est construit a acquis beaucoup de valeur. On songe donc à le vendre à des promoteurs qui s'empresseraient de le démolir pour y construire du neuf. C'est à ce moment que s'engage le combat de la Société d'archéologie et de numismatique de Montréal pour sauver le Château Ramezay
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Dans les années 1890, Montréal est devenue une grande ville industrielle, la métropole économique du Canada. Sa croissance extrêmement rapide confère une grande valeur aux terrains situés au centre-ville qui sont très convoités. Les promoteurs débordent de projets et n'ont que faire des vieilles pierres et des souvenirs nostalgiques. Le progrès et le profit sont les nouveaux leitmotivs. Tous les regards se tournent vers l'avenir. Tous, sauf ceux d'une poignée de passionnés qui combattent pour que le témoignage du passé, pour que la présence de l'histoire au sein de la société, enrichissent la culture et nourrissent le développement.

Des membres influents de la Société d'archéologie et de numismatique de Montréal, tels que le juge et ancien politicien Georges Baby ainsi que l'archéologue amateur et homme d'affaires William D. Lightall, sont convaincus que la valeur historique du Château Ramezay est bien plus grande que la valeur monétaire du terrain sur lequel il est construit. La Société met alors de l'avant un projet qui mettrait pleinement en valeur ce bâtiment unique, tout en remplissant la mission qu'elle s'est donnée. Il s'agit d'un projet de musée d'histoire permanent, reposant sur les collections rassemblées par les membres de la Société. Après plusieurs mois de représentations diverses, la ville de Montréal accepte de soutenir le projet et acquiert le bâtiment du gouvernement du Québec en 1894. Elle le loue ensuite à la Société pour le montant symbolique d'un dollar. Finalement, grâce au travail assidu des membres de la Société, le premier musée consacré spécifiquement à l'histoire du Canada ouvre ses portes dans le Château Ramezay en 1895.

Deux visions successives de l'histoire et du patrimoine

À ses débuts, soit au tournant du 19e et du 20e siècle, le Musée du Château Ramezay présente au public l'histoire des deux peuples fondateurs du Canada, les Français et les Anglais, reflet de la cohabitation harmonieuse qui règne au sein de la Société d'archéologie et de numismatique de Montréal, sans oublier toutefois les acteurs des Premières nations. Le musée propose donc une histoire unificatrice, centrée sur les grands personnages qui ont marqué l'évolution du pays, comme il était de mise à l'époque. On expose une galerie de portraits qui comprend notamment ceux de Cartier et de Champlain, du gouverneur Carleton et du général Grant, du grand chef Tecumsay et du politicien Louis Riel, complétée par des objets ayant appartenu à ces grands personnages. On aménage également des salles thématiques portant sur les explorateurs, les militaires, les religieux et les autochtones. Les principaux objectifs du Musée sont alors de stimuler la fierté d'être Canadien et d'encourager la population, tout particulièrement la jeunesse, à suivre l'exemple édifiant de ses prédécesseurs. La Société se montre de plus à l'avant-garde de son époque en ouvrant au Château Ramezay la première bibliothèque publique à Montréal, grâce aux très nombreux livres appartenant à ses membres, et en créant une section féminine en 1896.

Jusqu'aux années 1970, la restauration du bâtiment, effectuée tous les 20 ou 25 ans, n'altère guère son style extérieur ni son aménagement intérieur, à l'exception des travaux réalisés en 1902-1904. Mais en 1972, en pleine montée du nationalisme québécois et en accord avec une nouvelle vogue dans la restauration, le Château Ramezay se transforme en profondeur. Pour la première fois, des professionnels participent aux travaux de restauration et d'aménagement. La Fondation privée Mcdonald-Stewart investit la somme considérable d'un million de dollars afin de redonner au Château Ramezay une allure principalement inspirée de la Nouvelle-France. Comme à la Place Royale, à Québec, restaurée à la même période, on décide de « refaire » du vieux. Les boiseries intérieures datant du 19e siècle sont éliminées. On nettoie tout l'intérieur jusqu'aux murs de pierres, qu'on recouvre de crépi, comme autrefois. Sont évacuées également les collections du musée qui couvrent le Régime anglais, afin de privilégier le Régime français. On tente de reconstituer le plus fidèlement possible la résidence du gouverneur Ramezay, en ne conservant que deux pièces datant de l'époque des gouverneurs anglais. Enfin, on installe des boiseries authentiques provenant des bureaux de la Compagnie des Indes occidentales à Nantes, en France, dans une autre section du musée. Par ces travaux d'envergure et par les nouvelles expositions mises en place en 1976-1977, le Musée du Château Ramezay devient un musée ethnologique, où le public peut découvrir principalement le mode de vie des habitants de la Nouvelle France et des autochtones aux 17e et 18e siècles.

 

Le passage au 21e siècle

 

Activités dans le Jardin du Gouverneur

Activités dans le Jardin du Gouverneur

L'année 1992 marque la fin de cette période essentiellement axée sur la Nouvelle-France. Afin de faire place à une grande exposition marquant le 350e anniversaire de la ville de Montréal, en collaboration avec deux autres musées historiques de Montréal, le Musée McCord et le tout nouveau Musée de la Pointe-à-Callières, le Château Ramezay est à nouveau vidé d'une bonne partie de son mobilier. Trois ans plus tard, à l'occasion de son 100eanniversaire, on redéfinit aussi la mission du Château Ramezay, qui doit dorénavant composer avec la proximité de ces deux musées historiques d'envergure. C'est finalement la vocation d'origine qui sera privilégiée, soit la mise en valeur de ses collections diversifiées couvrant plusieurs époques de l'histoire de Montréal. Un jardin aménagé à la française vient en outre remplacer le stationnement asphalté en l'an 2000. 

Cette réactualisation de l'orientation initiale du musée reflète l'évolution de la ville de Montréal. Les Amérindiens, les Français et les Anglais font partie de l'exposition permanente. Les expositions itinérantes ajoutent à la variété des époques et des sujets couverts et permettent au Musée de suivre l'actualité culturelle et historique. Enfin, la programmation multiculturelle témoigne de l'évolution récente des clientèles du Musée et de la réalité contemporaine de Montréal.  

Certains bénévoles de la Société habitent sur place en permanence, afin de constituer et de gérer les collections, d'accueillir le public, d'organiser les activités et de mener les campagnes de financement. L'argent provient surtout des membres de la Société et des milieux aisés et cultivés de Montréal, car les gouvernements se montrent toujours réticents à investir dans ce vieux bâtiment plus ou moins utile à leurs yeux. Plusieurs bienfaiteurs de cette œuvre culturelle trouvent leur inspiration à l'étranger, tout particulièrement aux États-Unis.

Les membres de la Société doivent continuer à se battre pour justifier l'existence du musée et la sauvegarde du bâtiment, car sa préservation et sa mise en valeur coûtent cher. En témoignent les travaux réalisés notamment en 1903, qui éliminent l'une des ailes fonctionnelles ajoutées tardivement au Château lui-même, et la construction des tourelles décoratives. En 1929, la ville de Montréal accepte finalement de céder le bâtiment à la Société en échange d'un don de 10 000 livres provenant de ses membres, legs qui permettra d'ouvrir la première bibliothèque municipale à Montréal. Sans attendre, Victor Morin, qui est alors le président de la Société et qui siège également à la Commission des biens et monuments historiques du Québec, fait classer le Château Ramezay bien historique national, afin d'assurer sa sauvegarde à long terme. Une première au Québec.


 
 
 
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