Toronto (connu aussi sous les noms familiers Ville Reine ou Hogtown) est la capitale de la province de l’Ontario au Canada. L’Assemblée législative de l'Ontario y siège dans les édifices parlementaires situés dans le centre-ville à Queen's Park.
Avec plus de 2,5 millions d'habitants, Toronto est la plus grande ville du Canada, devant Montréal et la cinquième plus grande en Amérique du Nord. La ville actuelle est issue de la fusion des municipalités du Toronto Métropolitain, en 1998, alors que l'ancienne ville comptait une population de 653 734 résidents, deux ans avant la fusion. En 2006, 5 113 149 personnes vivaient dans la région métropolitaine ainsi que huit millions dans la mégalopole Golden Horseshoe, située autour du bout ouest du lac Ontario.
En tant que capitale économique du Canada, Toronto est une ville de classe internationale, ainsi qu'une des villes financières les plus importantes dans le monde. C'est une ville mondiale classée alpha.
Les secteurs économiques les plus importants sont la finance, les télécommunications, le secteur aérospatial, les transports, les médias, les arts, le cinéma, la production de séries télévisées, la publication de documents, l'informatique, la recherche médicale, l'éducation, le tourisme et les sports. La majorité des entreprises canadiennes ont leur siège social dans la ville, ainsi que la Bourse de Toronto, la septième plus grande au monde sur le plan de la capitalisation boursière.
Toronto est une ville multiculturelle et moderne dont 49% de la population est née à l'extérieur du Canada. La lingua franca a toujours été l'anglais, mais une centaine d'autres langues sont parlées. 50 % des habitants de Toronto ont une langue maternelle autre que l'anglais, et 32 % parlent à la maison une langue autre que l'anglais.
HISTOIRE
Toronto est d'abord un ancien fort français du nom de Fort Rouillé fondé en 1750, dont le site fut abandonné en 1759. Au cours de la Révolution américaine, la région de Toronto a été le refuge de nombreux colons britanniques loyalistes en provenance des provinces instables. Après la révolution, le territoire faisait toujours partie de la Province de Québec, mais l'arrivée des loyalistes, réfugiés américains, poussa les autorités britanniques à diviser cette province en deux parties avec l'Acte constitutionnel de 1791. La colonie du Haut-Canada fut ainsi établie sous le gouverneur John Graves Simcoe (1752-1806).
Simcoe s'établit à Newark (Niagara-on-the-Lake), mais en 1793 Guy Carleton, premier baron Dorchester, le Gouverneur général du Canada accepta le second choix de Simcoe, un site sur le lac Ontario qu'il nomma York d'après Frederick, duc d'York et Albany, le second fils du roi George III. York a été le nom de la ville de Toronto de 1793 à 1834. Cette appellation reste en partie inscrite dans la cartographie du Toronto actuel par l'existence de quartiers comme York, East York et North York. Le 1er février 1796, Simcoe choisit York comme capitale du Haut-Canada en remplacement de Newark en pensant que la nouvelle ville était moins vulnérable aux attaques américaines. Il y installa le gouvernement et l'Assemblée législative du Haut-Canada en 1796.
Fort York fut construit à l'entrée du port naturel de la ville, abrité par un long banc de sable en forme de péninsule.
Durant la
guerre de 1812
, la ville capitule lors de la
bataille de York en 1813 et fut pillée par les forces américaines.
La reddition de la ville fut négociée par John Strachan. Au cours des cinq jours d'occupation, les soldats américains détruisirent une grande partie de Fort York et mirent le feu aux bâtiments abritant le parlement. Le sac d'York fut la motivation première de l'incendie de Washington par les troupes britanniques en 1814.
Le 6 mars 1834, l'agglomération de York devient Toronto, l'année de son incorporation comme ville. Elle retrouve ainsi son nom original. À cette époque Toronto comptait environ 9 000 habitants dont les esclaves afro-américains qui avaient fui les Black Codes qui avaient été instaurés dans certains États. L'esclavage fut aboli dans tout le Haut-Canada en 1834. Le politicien réformiste William Lyon Mackenzie devint le premier maire de la ville de Toronto. C'est lui qui dirigea la rébellion infructueuse du Haut-Canada en 1837 contre le gouvernement colonial britannique.
Le nom Toronto était autrefois celui d'un lac d'assez bonnes dimensions (mais qui n'est pas un des Grands Lacs) se trouvant à environ 120 kilomètres au nord de l'agglomération et qui se nomme aujourd'hui lac Simcoe (du nom du premier gouverneur du Haut-Canada qui fit de York / Toronto sa capitale). Puis, par une de ces dérives toponymiques assez typique en Amérique du Nord, ce fut le nom d'une petite rivière qui arrose le site actuel de la ville et qui s'appelle aujourd'hui la rivière Humber. C'est d'après le nom de cette Rivière Toronto que fut dénommée initialement la ville, sans doute sur le modèle de Chicago qui avait été nommée d'après une des baies du Lac Michigan. Le mot Toronto signifie « l'endroit où les racines des arbres trempent dans l'eau » dans un dialecte mohawk de l'est du Canada. La périphrase française usuelle pour Toronto est La Ville-Reine.
Toronto était la principale destination des immigrants au Canada et la croissance de la ville fut particulièrement rapide au cours du xixe siècle. Le premier important afflux de population eut lieu au cours de la Grande famine en Irlande. En 1851, la population d'origine irlandaise était le groupe ethnique le plus important de la ville.
Au cours de son histoire, Toronto a été choisie à deux reprises comme capitale de la Province du Canada : une première fois entre 1849 et 1852 à cause de troubles à Montréal puis une deuxième fois entre 1856 et 1858. Lors de la création de la province de l'Ontario en 1867, Toronto en fut choisie comme capitale. Le siège de l'Assemblée Législative et du gouvernement de l'Ontario furent situés dans Queen's Park. La ville de Toronto accueillie également du fait de son statut de capitale provinciale la résidence du lieutenant-gouverneur, représentant de la couronne.
Au xixe siècle, un important système de traitement des déchets a été construit et les rues ont été éclairées par un éclairage au gaz. Des lignes de chemin de fer longues distances furent construites. La compagnie de chemin de fer du Grand Tronc du Canada et la Northern Railway of Canada se réunirent dans la construction de la première Gare Union au centre-ville.
En 1891, les tramways à traction hippomobile furent remplacés par des véhicules électriques quand la ville de Toronto accorda une franchise de trente ans à la Toronto Railway Company. En 1921, les transports publics passèrent sous le contrôle de la municipalité avec la création de la Toronto Transportation Commission, renommée plus tard en Toronto Transit Commission.
En 1904, le grand incendie de Toronto détruisit une partie importante du centre de Toronto. Si la ville fut cependant rapidement reconstruite, les dégâts ont coûté plus de dix millions de dollars. Cet évènement a entraîné un durcissement de la législation en matière de sécurité incendie et un développement des services de pompiers de la ville.
Au cours de la fin du xixe siècle et du début du XXème, la ville de Toronto accueillit à nouveau de nombreux immigrants, principalement des Allemands, des Français, des Italiens et des Juifs venus de différents pays d'Europe de l'Est. Ils furent bientôt suivis par les Chinois, les Russes, les Polonais et les immigrants d'autres pays d'Europe de l'Est. Ceux-ci vivent principalement dans des baraques surpeuplées situées dans des quartiers pauvres comme The Ward qui était situé autour de Bay street. Malgré sa croissance importante, Toronto reste dans les années 1920 la seconde ville du Canada en terme économique et de population derrière la ville plus ancienne de Montréal. Néanmoins en 1934, la bourse de Toronto devint la plus importante du pays.
En 1951, la population de Toronto dépassa le million d'habitants avec le commencement d'une grande suburbanisation. En 1953 la Municipality of Metropolitian Toronto fut créée par le gouvernement de l'Ontario pour regrouper plusieurs municipalités de l'ancien comté de York (notamment North York, Scarborough et Etobicoke).
En 1954, la ville fut frappée par l'ouragan Hazel. 81 personnes furent tuées dans la région de Toronto, près de 1900 familles se retrouvèrent sans logement et l'ensemble des dégâts fut estimé à plus de 25 millions de dollars. À cette époque, plusieurs entreprises d'importance nationale et multinationale ont déménagé leur siège social de Montréal à Toronto et dans d'autres villes de l'ouest canadien en partie en raison de l'incertitude politique qui régnait à cause de la résurgence des mouvements souverainistes au Québec.
Dès les années 1960, de grands projets immobiliers sont entrepris comme la construction de la First Canadian Place, haute tour (72 étages) blanche du centre-ville qui sera le premier grand projet du futur milliardaire Paul Reichmann. Cette tour va bientôt subir une reconstruction de sa façade avec des vitres blanches.
En 1971, Toronto comptait plus de deux millions d'habitants et dans les années 1980, elle devint la ville la plus peuplée et le principal centre économique du Canada dépassant Montréal.